L'avis de Mediafilm

À travers cette chronique aigre-douce inspirée de ses années de formation aux Amandiers, Valeria Bruni Tedeschi (IL EST PLUS FACILE POUR UN CHAMEAU..., LES ESTIVANTS) fait une touchante déclaration d'amour au théâtre et au jeu dramatique. Cela dit, il n'y a rien de foncièrement original dans le scénario, récit d'apprentissage d'une bande soudée de jeunes, avec son lot de joies et de malheurs. À ce chapitre, la relation entre l'enjouée Stella et le ténébreux Étienne ne réserve aucune surprise et emprunte un schéma vite lassant: euphorie des premiers jours, accès de violence du toxicomane torturé, réconciliation, scène de jalousie machiste, rupture, etc. L'intérêt du film réside plutôt dans la reconstitution des méthodes de travail uniques du regretté Patrice Chéreau, joué ici sans mimétisme par un formidable Louis Garrel. La mise en scène est alerte et la caméra, toujours mouvante, traque au plus près les personnages, tous défendus avec conviction. (Texte rédigé en mai 2022, dans le cadre du Festival de Cannes)

Louis-Paul Rioux