L'avis de Mediafilm

Produit par les frères Safdie, ce premier film d’Owen Kline (l’un des deux jeunes garçons dans THE SQUID AND THE WHALE) brille par une écriture fine et un humour caustique que n’auraient pas renié les auteurs de bande dessinée Chris Ware et Daniel Clowes, auxquels il emprunte le ton triste et les personnages excentriques. S’appuyant sur l’esthétique fauchée des films indépendants américains des années 1990, Kline maîtrise l’art de croquer le pathétisme de l’être humain tout en jouant la carte de l’inconfort et du malaise. S’il flirte parfois avec la cruauté d’un Todd Solondz (HAPPINESS), le cinéaste ne s’y abandonne jamais complètement, refusant de juger trop durement sa brochette d’antisociaux aussi déjantés que dérangeants. Humaniste en dépit de ses accents cyniques, le film préfère explorer ce qui unit les protagonistes: l’impulsion de créer. Très justes, Daniel Zolghadri (EIGHTH GRADE) et Matt Maher (WHILE WE’RE YOUNG) défendent avec talent des paumés complexes et ambigus.

Céline Gobert