L’AVIS DE MEDIAFILM

Surtout connu comme producteur (12 YEARS A SLAVE, WILD, TREE OF LIFE), Bill Pohlad est aussi réalisateur. Et pour son nouveau film (après LOVE & MERCY, son portrait émouvant de Brian Wilson), il s’attaque à l’histoire vraie d’un autre musicien: le méconnu Donnie Emerson. Simple et sincère, mis en scène avec sobriété et émotion, il manque toutefois à son film des éclairs d’intensité et d’inspiration. Toujours juste et senti, le récit intéresse et émeut, sans jamais réellement captiver. Au coeur du problème, les chansons d’Emerson, qui - bien qu’impressionnantes pour des oeuvres d’adolescent - semblent trop minces et fragiles pour justifier la place qu’elles occupent ici. Heureusement, la distribution s’avère des plus relevées, en particulier en ce qui a trait aux deux rôles principaux; Casey Affleck bouleverse en quadragénaire brisé, encore hanté par ses fantasmes adolescents. À ses côtés, Walton Goggins se montre douloureusement juste et touchant, en frère moins doué, sereinement résigné à la mort de ses rêves de jeunesse.

Texte : Georges Privet