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Chien blanc

Can. 2022. Drame de Anaïs Barbeau-Lavalette avec Denis Ménochet, Kacey Rohl, K.C. Collins. En 1968, à Los Angeles, l’écrivain Romain Gary et son épouse, l'actrice Jean Seberg, découvrent que le berger allemand qu'ils ont recueilli a été dressé pour attaquer les Noirs. Adaptation sensible et fidèle du roman autobiographique de Romain Gary. Point de vue un peu dispersé. Photographie et montage de grande qualité. Interprètes inégalement convaincants. (sortie en salle: 9 novembre 2022)

Général
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Chien blanc (Chien blanc)

Général Général

Can. 2022. Drame de Anaïs Barbeau-Lavalette avec Denis Ménochet, Kacey Rohl, K.C. Collins.

En 1968, à Los Angeles, l’écrivain Romain Gary et son épouse, l'actrice Jean Seberg, découvrent que le berger allemand qu'ils ont recueilli a été dressé pour attaquer les Noirs. Adaptation sensible et fidèle du roman autobiographique de Romain Gary. Point de vue un peu dispersé. Photographie et montage de grande qualité. Interprètes inégalement convaincants. (sortie en salle: 9 novembre 2022)

1968. À Los Angeles, l'écrivain français Romain Gary recueille dans sa maisonnée un berger allemand perdu. À la joie de son fils Diego et de son épouse, l'actrice Jean Seberg. Mais Gary déchante lorsqu'il constate que l'animal, auquel il s'est attaché, a été entraîné pour attaquer les Noirs. Le romancier confie alors l'animal à un chenil où Keys, un gardien afro-américain, se met au défi de le déprogrammer. Mais les vents sont contraires. En effet, l'assassinat récent de Martin Luther King sème la division et les émeutes dans le pays. L'appui de Seberg au groupe militant des Black Panthers la renvoie dans la marge et creuse le fossé entre elle et son mari, opposés sur la manière de soutenir la cause des droits civiques.

L’AVIS DE MEDIAFILM

Romain Gary possédait l'art de contempler un sujet depuis les hauteurs. En faisait foi son roman "Chien Blanc", paru en 1972. Partant de quelques incidents personnels - l'adoption d'un chien programmé pour attaquer les Noirs et la dissolution de son couple - Gary y questionnait sa place d'homme blanc et d'artiste réputé dans un monde polarisé, marqué par le racisme et "l'escalade de la désensibilisation". Anaïs Barbeau-Lavalette (LA DÉESSE DES MOUCHES À FEU) a été sensible à ce point de vue macroscopique et omniscient du romancier, point de vue qu'elle adopte dans cette adaptation fidèle du roman. Mais la transition du livre à l'écran affiche certaines limites. Nivelé très haut, mais nivelé tout de même, le récit semble ankylosé par son propre devoir de démonstration et de clarté. À l'inverse, signalons la séquence des funérailles d'une adolescente noire assassinée, où l'écriture antéchronologique, la magnifique photo de Jonathan Decoste et le montage raffiné de Richard Comeau s'allient pour composer un bel instant de grâce. Denis Ménochet rend bien la révolte intérieure de l'écrivain, mais Kacey Rohl manque de l'aura de star de Jean Seberg pour convaincre tout à fait. La révélation du film reste K.C. Collins, épatant en gardien de chenil obstiné. (Texte rédigé en novembre 2022, dans le cadre du festival Cinémania)

Texte : Martin Bilodeau

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