Can. 2022. Comédie dramatique de Valerie Buhagiar avec Natascha McElhone, Michaela Farrugia, Steven Love. Dans un petit village de Malte, une femme solitaire découvre la liberté lorsque son frère, prêtre qu’elle a servi toute sa vie, meurt soudainement. Film foncièrement original. Scénario inspiré de faits réels. Choix de mise en scène parfois hasardeux. Ton hors-normes, vaguement buñuelien et fellinien. N. McElhone investie, dans un personnage limité.
Dans un petit village de Malte, une femme solitaire découvre la liberté lorsque son frère, prêtre qu’elle a servi toute sa vie, meurt soudainement. Film foncièrement original. Scénario inspiré de faits réels. Choix de mise en scène parfois hasardeux. Ton hors-normes, vaguement buñuelien et fellinien. N. McElhone investie, dans un personnage limité.
Inspiré de faits réels, vécus par la tante de la cinéaste canadienne Valerie Buhagiar, CARMEN se distingue par son originalité. En premier lieu, grâce aux superbes paysages d’un pays souvent filmé comme décor factice de productions internationales, et par ses dialogues en maltais, qui confèrent au film une ambiance rarement ressentie au grand écran. Mais surtout grâce à son ton hors-normes pour notre époque formatée, vaguement buñuelien dans son étrangeté du quotidien et légèrement fellinien dans sa galerie de personnages secondaires outrés. Cela dit, les choix de mise en scène sont parfois hasardeux (les habitants du village qui se parlent entre eux en anglais – seconde langue officielle de l’île), et la volonté de légèreté, évocatrice de celle du ROI DE CŒUR, semble souvent forcée et mécanique. Quant à l’interprétation, le talent et la présence, indubitables, de Natasha McElhone (SURVIVING PICASSO, SOLARIS) ne sont pas en cause mais son personnage est plus emblématique qu’incarné et l’actrice fait ce qu’elle peut dans ces limites contraignantes.
Texte : Éric Fourlanty