É.-U. 2022. Drame historique de Phyllis Nagy avec Elizabeth Banks, Sigourney Weaver, Chris Messina. En 1968, une femme de Chicago, qui risque de mourir en accouchant alors que les médecins refusent d’interrompre sa grossesse, joint un réseau d'avortements clandestins. Récit brûlant d'actualité, en partie inspiré de faits réels. Déroulement prévisible. Convaincante reconstitution d'époque en 16 mm. E. Banks subtile. Charismatique S. Weaver. (sortie en salle: 28 octobre 2022)
En 1968, une femme de Chicago, qui risque de mourir en accouchant alors que les médecins refusent d’interrompre sa grossesse, joint un réseau d'avortements clandestins. Récit brûlant d'actualité, en partie inspiré de faits réels. Déroulement prévisible. Convaincante reconstitution d'époque en 16 mm. E. Banks subtile. Charismatique S. Weaver. (sortie en salle: 28 octobre 2022)
Scénariste du CAROL de Todd Haynes, Phyllis Nagy aborde un sujet délicat pour sa première réalisation au cinéma (après MRS. HARRIS, diffusée en 2005 sur la chaîne HBO). Filmée en 16 mm, sa reconstitution d'époque s'avère fine et convaincante, le grain particulier de la pellicule conférant déjà un côté rétro à l’ensemble. Les tubes musicaux de l’époque et la présence de quelques éléments de contexte socio-politique, dont l’élection du président Nixon, ajoutent à l'authenticité de ce long métrage réalisé avec confiance, qui n’hésite pas à oser le plan-séquence. Une scène d'avortement, filmée sur la durée, s'avère particulièrement marquante. Défendant un personnage fictif, Elizabeth Banks déploie un jeu discret et plus subtil qu’il n'en a l’air, face à Sigourney Weaver, charismatique dans le rôle de la cheffe d'une organisation qui a, pour sa part, vraiment existé. Cela dit, bien qu'il résonne dans le contexte de la société américaine actuelle, où le droit à l’avortement est de plus en plus remis en question, le scénario de CALL JANE suit des chemins balisés et s’essouffle sur la durée. (Texte rédigé en février 2022, dans le cadre du Festival de Berlin)
Texte : Céline Gobert