L'avis de Mediafilm

Avec sa puissante satire de la génération Z, ce second long métrage de Halina Reijn (l’inédit INSTINCT, présenté au TIFF en 2019) se voit comme une version modernisée de la franchise SCREAM. Doté d’un humour noir omniprésent, le scénario de Reijn et Sarah DeLappe puise l’essentiel de son originalité dans le regard caustique qu’il porte sur ses protagonistes. Lesquels sont montrés comme de purs produits des réseaux sociaux, outrageusement gâtés par la vie, imbus d’eux-mêmes, méchants et dénués de morale. Leur belle assurance finit par voler en éclats dans un huis clos claustrophobe qui, malgré une mise en place longue et bavarde, tient en haleine jusqu’à un dénouement surprenant, mais, hélas, peu crédible. Les effets visuels sont réussis, la mise en scène est efficace et les images de Jasper Wolf (MONOS) utilisent à bon escient les maigres éclairages des écrans de téléphones cellulaires. L’ensemble est porté à bout de bras par une distribution enthousiaste, de laquelle ressortent l'innocence de Maria Bakalova (BORAT SUBSEQUENT MOVIEFILM) et le sens de la répartie de Rachel Sennott (SHIVA BABY).

Charles-Henri Ramond