Mex. 2022. Drame de Alejandro Gonzalez Inarritu avec Daniel Gimenez Cacho, Griselda Siciliani, Ximena Lamadrid. Après avoir vécu 20 ans en Californie, un éminent journaliste et réalisateur de documentaires revient dans son Mexique natal, ce qui le plonge dans une crise existentielle, professionnelle et familiale. Autoportrait ambitieux, mais complaisant. Scénario bavard, embrassant trop de thèmes. Superbe travail sur l’image. Interprétation impeccable. D. Giménez Cacho admirable. (sortie en salle: 18 novembre 2022)
Après avoir vécu 20 ans en Californie, un éminent journaliste et réalisateur de documentaires revient dans son Mexique natal, ce qui le plonge dans une crise existentielle, professionnelle et familiale. Autoportrait ambitieux, mais complaisant. Scénario bavard, embrassant trop de thèmes. Superbe travail sur l’image. Interprétation impeccable. D. Giménez Cacho admirable. (sortie en salle: 18 novembre 2022)
Fellini (8 ½), Fosse (ALL THAT JAZZ) et Almodovar (DOULEUR ET GLOIRE) ont peint de sublimes autoportraits. Avec BARDO, Alejandro Gonzalez Iñárritu (BABEL, BIRDMAN) se déguise à peine dans le personnage de Silverio, admirablement joué par Daniel Giménez Cacho, et signe un film ambitieux mais complaisant, flamboyant et suffisant à parts égales, bavard et ponctué de fulgurances visuelles. Un superbe plan initial à la Malick suivi d’une scène d’ouverture à la Kusturica promettent un voyage mémorable entre introspection et démesure. Hélas, la suite – amputée de 15 minutes depuis sa première à Venise – ressemble un peu trop à “La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf” de La Fontaine. Crise existentielle, culture de l’image, amnésie historique, relations Mexique-États-Unis, dynamiques familiales : BARDO embrasse trop de thèmes pour en étreindre un seul en profondeur. Et la photo de Darius Khondji (DELICATESSEN, EVITA, AMOUR) a beau faire des merveilles et les interprètes, être tous impeccables, cette spectaculaire machine tourne à vide, même si on admire la maestria du cinéaste mexicain.
Texte : Éric Fourlanty