Fr. 2022. Drame de Romain Gavras avec Dali Benssalah, Sami Slimane, Ouassini Embarek. Le meurtre d’un ado d’origine maghrébine par des policiers parisiens met la cité où il vivait à feu et à sang, un des frères du défunt menant la révolte. Drame sociopolitique aux accents de tragédie grecque. Mise en scène puissante. Rythme soutenu et prenant. Finale édulcorée. Interprètes incandescents.
Le meurtre d’un ado d’origine maghrébine par des policiers parisiens met la cité où il vivait à feu et à sang, un des frères du défunt menant la révolte. Drame sociopolitique aux accents de tragédie grecque. Mise en scène puissante. Rythme soutenu et prenant. Finale édulcorée. Interprètes incandescents.
Après deux films "apolitiques" (NOTRE JOUR VIENDRA, LE MONDE EST À TOI), Romain Gavras creuse le sillon sociopolitique qui a fait la renommée de son père Costa-Gavras (Z, ÉTAT DE SIÈGE), en signant un véritable film de guerre en forme de tragédie grecque. À la différence qu'ici les hommes, autrefois jouets des dieux, sont maintenant victimes d’enjeux mis en place bien avant leur naissance. Près de 30 ans après LA HAINE, ATHENA apparaît comme le prolongement du film-culte de Mathieu Kassovitz, avec les moyens techniques d’aujourd’hui et le durcissement des forces en présence. S'ouvrant sur un époustouflant plan séquence, digne de Scorsese, le film avance ensuite à un rythme d’enfer, prenant le spectateur en otage et gagnant en puissance ce qu’il sacrifie à la nuance. Jusqu’à une finale intentionnellement controversée, qui affadit un peu la dimension tragique de ce qui a précédé. Il fallait des interprètes incandescents pour incarner cette fratrie condamnée. Ils le sont tous, en particulier Dali Benssalah, dans le rôle le plus complexe, celui du frère tiraillé entre les liens du sang et l’ordre social.
Texte : Éric Fourlanty