Qué. 2022. Comédie dramatique de Mariloup Wolfe avec Maripier Morin, Gilbert Sicotte, Paul Ahmarani. Nommée ministre de la Culture, l'éditrice d'un magazine de mode croise le fer avec le ministre des Finances, néolibéral et rigide. Fable politique féministe à demi convaincante. Résolutions simplistes. Traitement luxueux, pastichant le décorum de la cour de Louis XIV. M. Morin charismatique mais pas toujours crédible. (sortie en salle: 5 août 2022)
Nommée ministre de la Culture, l'éditrice d'un magazine de mode croise le fer avec le ministre des Finances, néolibéral et rigide. Fable politique féministe à demi convaincante. Résolutions simplistes. Traitement luxueux, pastichant le décorum de la cour de Louis XIV. M. Morin charismatique mais pas toujours crédible. (sortie en salle: 5 août 2022)
La scénariste Marie Vien (LA PASSION D'AUGUSTINE, 14 JOURS, 12 NUITS) a puisé dans sa brève expérience d'attachée de presse de la ministre Liza Frulla la matière de cette fable politique foncièrement féministe. L'auteure plaide en effet pour une plus grande proportion de femmes de pouvoir, histoire de brasser la cage d'un "boy's club" réactionnaire et misogyne. Le tout s'articule dans un pastiche de la cour de Louis XIV, mis en scène avec luxe et panache par Mariloup Wolfe (JOULIKS). Cependant, le parallèle historique a ses limites. Ainsi, le Roi-Soleil, qui gouvernait en maître absolu, n'aurait su tolérer la présence à ses côtés d'un ministre affichant publiquement son intention de le déloger. La satire de la politique québécoise apparaît également boiteuse et ne possède pas le grain de folie ou l'extravagance qui l’aurait fait décoller. Mais surtout, les résolutions des conflits dramatiques s'avèrent simplistes, voire parfois ridicules. Et Maripier Morin (LA CHUTE DE L'EMPIRE AMÉRICAIN), malgré sa forte présence à l'écran, est davantage crédible en femme baignant avec aisance dans l'univers médiatique qu'en pasionaria de la culture. Ses partenaires sont irréprochables, dont Paul Ahmarani, d'une étonnante sobriété en attaché de presse bonasse.
Texte : Louis-Paul Rioux