L’AVIS DE MEDIAFILM

Forts d'un mélange vivant de documents d'archives et de scènes tournées sur le vif avec Stewart Brand, alors âgé de 81 ans, les coréalisateurs de BILL NYE: SCIENCE GUY brossent un portrait à la fois admiratif et critique d'un génie contemporain. Plutôt décousu, avec son alternance d'expérimentations présentes et d'exploits du passé, le récit souligne en effet le parcours extraordinaire d'un être d'exception, mais sans taire les aspects plus sombres de sa personnalité, forcément complexe. Et surtout, les auteurs n'hésitent pas à montrer Brand sous un jour moins flatteur, lors de ses échanges passionnés avec les scientifiques opposés à son projet de résurrection d'une espèce animale préhistorique, une utopie généreuse mais très risquée sur le plan de la manipulation génétique, spontanément comparée à celle du roman "Jurassic Park" de Michael Crichton. Or, malgré ces revers, Stewart Brand conserve sa bonhomie devant la caméra, demeurant du début à la fin un protagoniste fascinant, intellectuellement stimulant. Passé maître dans l'expérimentation musicale, Brian Eno signe une trame sonore riche et texturée.

Texte : Louis-Paul Rioux