Can. 2021. Science-fiction de Theodore Ushev avec Deyan Donkov, Martina Apostolova, Irmena Chichikova. Dans un futur où la procréation est devenue obsolète, un calligraphe rêveur et anticonformiste se donne pour mission de sauver le dernier spécimen féminin. Adaptation libre d’un roman d’anticipation. Dénonciation du totalitarisme et des dérives de la science. Récit parfois confus. Univers visuel foisonnant. D. Donkov attachant. (sortie en salle: 5 mai 2023)
Dans un futur où la procréation est devenue obsolète, un calligraphe rêveur et anticonformiste se donne pour mission de sauver le dernier spécimen féminin. Adaptation libre d’un roman d’anticipation. Dénonciation du totalitarisme et des dérives de la science. Récit parfois confus. Univers visuel foisonnant. D. Donkov attachant. (sortie en salle: 5 mai 2023)
Le récit d’anticipation écrit et adapté pour l’écran par le Bulgare Vladimir Todorov procure un terrain de jeu idéal au réputé cinéaste d’animation Theodore Ushev, qui signe ici son premier long métrage en prises de vue réelles. Le résultat, entre science-fiction, “heroic fantasy”, “space opera” et conte pour enfants, est un OVNI doté d’une richesse visuelle et sonore sans cesse surprenante. Les références au cinéma de Jodorowsky, Guy Maddin, Ari Folman et Olivier Asselin sont palpables, tout comme les rappels à l’expressionnisme allemand et aux films de propagande du siècle dernier. Un univers foisonnant donc, au creux duquel se loge une dénonciation bien sentie du totalitarisme et de la science surpuissante, souvent mise à contribution pour asservir les populations. L’illustration de notre idéal de perfection et l’évocation de l’appauvrissement de nos écosystèmes sont tout aussi probantes. Évoluant dans des panoramas à l’architecture brutaliste évocatrice, l’acteur Deyan Donkov incarne avec conviction le modeste et attachant antihéros de cet essai incomparable, souvent captivant, mais pas toujours facile à décrypter.
Texte : Charles-Henri Ramond