Esp. 2021. Drame de Pedro Almodovar avec Penélope Cruz, Milena Smit, Israel Elejalde. Au lendemain de leur accouchement, les destins d'une photographe célibataire et d'une adolescente se soudent de manière inattendue. Variation plaisante mais imparfaite sur des thèmes chers à l'auteur. Récit plutôt verbomoteur. Enjeu politique puissant enchâssé dans le récit. Grammaire visuelle et décors expressifs. M. Smit et P. Cruz gracieuses. (sortie en salle: 11 février 2022)
Au lendemain de leur accouchement, les destins d'une photographe célibataire et d'une adolescente se soudent de manière inattendue. Variation plaisante mais imparfaite sur des thèmes chers à l'auteur. Récit plutôt verbomoteur. Enjeu politique puissant enchâssé dans le récit. Grammaire visuelle et décors expressifs. M. Smit et P. Cruz gracieuses. (sortie en salle: 11 février 2022)
Grand amoureux des femmes et des mères, Pedro Almodovar soude l'une et l'autre dans cette variation inspirée mais imparfaite sur des thèmes qui lui sont chers depuis VOLVER: la vérité, la transmission, la mémoire génétique. Son récit verbomoteur s'ouvre et se referme sur un enjeu politique puissant: l'exhumation des martyrs des phalangistes espagnols. Entre les deux, tel un fil conducteur abstrait, se déploie l'histoire des deux "mères parallèles" défendues avec grâce par Milena Smit et la muse longue-durée du cinéaste, Penélope Cruz (7 films à leur actif). La grammaire visuelle et les décors, comme toujours impeccablement expressifs, servent un scénario qui prend (trop) son temps et ne laisse rien au hasard de l'interprétation. Obsédé par le contrôle, Almodovar laisse ici paraître son principal trait de caractère, sans sa divine contrepartie: la rigueur absolue, présente par intermittence dans son cinéma depuis TOUT SUR MA MÈRE, duquel MADRES PARALELAS a parfois l'air d'avoir été... séparé à la naissance. (Texte rédigé en octobre 2021, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal)
Texte : Martin Bilodeau