Can. 2021. Documentaire de Marie-Geneviève Chabot . À l'occasion d’un voyage de pêche organisé par l'aîné, trois frères renouent avec leur père, qui les a abandonnés quand ils étaient enfants. Regard pudique sur la vulnérabilité masculine. Récit contemplatif, porté par les silences. Longueurs à mi-parcours. Réalisation délicate. Photographie soignée. Participants touchants. (sortie en salle: 10 juin 2022)
À l'occasion d’un voyage de pêche organisé par l'aîné, trois frères renouent avec leur père, qui les a abandonnés quand ils étaient enfants. Regard pudique sur la vulnérabilité masculine. Récit contemplatif, porté par les silences. Longueurs à mi-parcours. Réalisation délicate. Photographie soignée. Participants touchants. (sortie en salle: 10 juin 2022)
Sept ans après EN ATTENDANT LE PRINTEMPS, Marie-Geneviève Chabot explore à nouveau la vulnérabilité masculine dans ce voyage intimiste et contemplatif, porté par les silences et la quiétude des paysages majestueux du nord québécois. S’inscrivant dans un imaginaire collectif et une cinématographie bien de chez nous (cf. LE TEMPS D’UNE CHASSE, LA BÊTE LUMINEUSE), le film observe ces mâles de peu de mots – membres de la belle-famille de la cinéaste au moment du tournage – dans le huis-clos de leur embarcation exigüe. Une unité de lieu qui, en dépit de petites longueurs à mi-parcours, maintient l'intérêt du spectateur jusqu’à un dénouement apaisé et optimiste. Outre sa capacité à sublimer un matériau fragile, LE LAC DES HOMMES séduit par l’approche sensible de sujets graves (abandon de la figure paternelle, enfance sacrifiée), jamais dramatisés à outrance. Le travail de la directrice-photo Karine van Ameringen (EN ATTENDANT LE PRINTEMPS), respectueuse des participants et attentive à leurs émotions, s’avère tout aussi appréciable.
Texte : Charles-Henri Ramond