É.-U. 2021. Drame de guerre de John Madden avec Colin Firth, Matthew MacFadyen, Kelly Macdonald. Durant la Seconde Guerre mondiale, les services secrets britanniques utilisent un homme mort pour faire croire à Hitler que les Alliés vont débarquer en Grèce plutôt qu’en Sicile. Évocation captivante d'une opération réelle. Trames secondaires mal intégrées. Mise en scène classique. Reconstitution d’époque soignée. Interprétation pleine de sensibilité.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les services secrets britanniques utilisent un homme mort pour faire croire à Hitler que les Alliés vont débarquer en Grèce plutôt qu’en Sicile. Évocation captivante d'une opération réelle. Trames secondaires mal intégrées. Mise en scène classique. Reconstitution d’époque soignée. Interprétation pleine de sensibilité.
Abracadabrant, et pourtant inspiré de faits réels, OPERATION MINCEMEAT ne cesse de captiver. En effet, la construction de l’identité de ce "mort en mission" évoque le travail minutieux d’un scénariste, d’un dramaturge ou d’un écrivain qui doit inventer un personnage de toutes pièces. De plus, le milieu de l’espionnage, avec son aura de mystère, sa culture du secret et ses possibilités romanesques, demeure un sujet de prédilection pour les artisans du 7e art. Cinéaste chevronné, au style quelque peu académique (SHAKESPEARE IN LOVE, PROOF), John Madden mène son récit avec aplomb. Mais les deux intrigues secondaires – les deux officiers amoureux de Jean et le frère de Montagu soupçonné d’être un espion russe – sont plaquées et alourdissent le récit. Cela dit, les interprètes, qui évoluent dans une reconstitution d’époque soignée jusque dans les moindres détails, font preuve d’une sensibilité et d’une retenue toute britannique. En particulier, Colin Firth, touchant en homme dont la droiture est ébranlée par des sentiments qu’il peine à combattre.
Texte : Éric Fourlanty