Fr. 2021. Thriller de Philippe Le Guay avec François Cluzet, Jérémie Renier, Bérénice Bejo. A Paris, un architecte juif et son épouse vendent une cave dans l’immeuble où ils habitent à un professeur d’histoire à la retraite, ignorant qu'il fait partie d'un groupe néonazi. Suspense didactique, entre hommage aux déportés et dénonciation du révisionnisme historique. Certains rebondissements mal amenés. Réalisation expressive. F. Cluzet fascinant de machiavélisme. (sortie en salle: 16 décembre 2022)
A Paris, un architecte juif et son épouse vendent une cave dans l’immeuble où ils habitent à un professeur d’histoire à la retraite, ignorant qu'il fait partie d'un groupe néonazi. Suspense didactique, entre hommage aux déportés et dénonciation du révisionnisme historique. Certains rebondissements mal amenés. Réalisation expressive. F. Cluzet fascinant de machiavélisme. (sortie en salle: 16 décembre 2022)
S’inspirant d’une histoire survenue à un couple d’amis, Philippe Le Guay (MOLIÈRE À BICYCLETTE, LES FEMMES DU 6e ÉTAGE) signe un suspense plutôt touchant, entre hommage aux déportés et dénonciation du révisionnisme historique. Le récit peine toutefois à convaincre, en dépit d’une volonté louable de mettre de l’avant les mécanismes pernicieux employés par les négationnistes. Lesquels trouvent en François Cluzet un représentant glaçant à souhait, avec sa posture de bête traquée, sa rhétorique ambigüe et son emprise machiavélique sur les plus faibles. Or, les dialogues sont trop didactiques et les métaphores, parfois lourdes (la blessure de Simon, la tache d’eau au plafond). En outre, certains rebondissements sont maladroitement amenés ou invraisemblables. De sorte que le film, coincé entre drame psychologique, polar et fantastique, cherche son style sans jamais le trouver. Reste que la mise en scène et les images des bas-fonds de l’immeuble sont expressives et que tous les comédiens jouent leur partition sans fausse note. (Texte rédigé en novembre 2022, dans le cadre du festival Cinémania)
Texte : Charles-Henri Ramond