Fr. 2021. Drame de Xavier Giannoli avec Benjamin Voisin, Cécile de France, Vincent Lacoste. À Paris, durant la Restauration, un ambitieux poète de province devient un redoutable journaliste culturel, courtisé autant par les milieux libéraux que royalistes. Adaptation puissante du roman de Balzac. Critique cinglante de la presse du XIXe siècle, aux résonances contemporaines. Réalisation fiévreuse et inventive. B. Voisin parfait pour le rôle. (sortie en salle: 25 février 2022)
À Paris, durant la Restauration, un ambitieux poète de province devient un redoutable journaliste culturel, courtisé autant par les milieux libéraux que royalistes. Adaptation puissante du roman de Balzac. Critique cinglante de la presse du XIXe siècle, aux résonances contemporaines. Réalisation fiévreuse et inventive. B. Voisin parfait pour le rôle. (sortie en salle: 25 février 2022)
Cette adaptation des deux premiers tiers du roman de Honoré de Balzac donne à Xavier Giannoli (À L'ORIGINE, MARGUERITE) l'occasion de formuler une critique cinglante de la presse au XIXe siècle, qui vaut tout autant aujourd'hui. Car déjà à cette époque, Balzac dénonçait la concentration de l'information entre les mains de grands groupes d'intérêt, les critiques complaisants, les fausses nouvelles et les campagnes de diffamation. Bref, le film dépeint le milieu journalistique tel un cloaque quasi mafieux, non sans quelques raccourcis et exagérations. Luxueuse, fiévreuse, inventive, la réalisation de Giannoli recrée avec force détails le Paris de la Restauration. La distribution relevée est dominée par Benjamin Voisin (ÉTÉ 85), très crédible en ambitieux charmeur vaincu par sa naïveté. Soulignons également la dernière apparition à l'écran de Jean-François Stévenin, truculent en chef de claque qui fait ou défait un spectacle. C'est pourtant Cécile de France qui émeut le plus, en figure féminine foncièrement bienveillante et sincère, elle aussi devenue le jouet de forces sociales qui la dépassent. (Texte rédigé en novembre 2021, dans le cadre du Festival Cinemania)
Texte : Louis-Paul Rioux