L'avis de Mediafilm

Le premier long métrage d’Emma Benestan n’a pas que son titre de fragile. En effet, le récit navigue, la plupart du temps avec adresse, entre comédie sentimentale, regard sur la masculinité et chronique sociale discrète. C’est la fragilité assumée du ton – et de son protagoniste – qui fait la valeur de ce film solaire, tout léger mais consistant, baigné de musique raï. Jouant avec les codes de la comédie romantique (clin d'oeil à la scène de la cabine d'essayage de PRETTY WOMAN, avec un jeune homme en lieu et place de Julia Roberts), la réalisatrice pose un regard délicat et énergique sur son histoire. Native de Sète, elle imprime une sincérité palpable à son film, loin de tout folklore méditerranéen, et sans réduire ses personnages à leurs origines, leur milieu social ou leur genre. Si certains d’entre eux sont dessinés de manière un peu sommaires (les copain d’Az n’existent que par leur amitié pour celui-ci), ils sont tous joliment interprétés par des acteurs qui, pour la plupart, font leurs débuts à l’écran. Découverts dans DIVINES, Yasin Houicha et Oulaya Amamra (César de l’espoir féminin) sont particulièrement touchants.

Éric Fourlanty