G.-B. 2021. Documentaire de Andrea Arnold . La vie de labeur d’une vache laitière, subordonnée au rendement, entre traites quotidiennes et vêlages successifs. Regard totalement immersif sur un monde animal méconnu. Réalisation fine et précise. Montage fluide. Photo hyperréaliste, traversée d'effets poétiques. Formidable présence de la protagoniste bovine. (sortie en salle: 8 avril 2022)
La vie de labeur d’une vache laitière, subordonnée au rendement, entre traites quotidiennes et vêlages successifs. Regard totalement immersif sur un monde animal méconnu. Réalisation fine et précise. Montage fluide. Photo hyperréaliste, traversée d'effets poétiques. Formidable présence de la protagoniste bovine. (sortie en salle: 8 avril 2022)
Pour son premier documentaire, Andrea Arnold (FISH TANK, AMERICAN HONEY) pose un regard totalement immersif sur la réalité des vaches, et ce, en évitant les pièges de l’anthropomorphisme et du pamphlet végétaliste ou antispéciste. Avec une caméra qui colle littéralement aux flancs des animaux, la réalisatrice anglaise nous montre le point de vue d'une bête familière mais encore très méconnue, dont l’existence est assujettie à une productivité et à un rendement exclusivement humains. Cela dit, la cinéaste ne pose aucun jugement sur les fermiers et leurs exténuantes conditions de travail, aérant son récit de moments lumineux, empreints de la beauté de la nature. Résolument féministe, Arnold – qui a signé la seconde saison de la minisérie "Big Little Lies" - évoque aussi par la bande l’exploitation du corps des "femelles", humaines ou bovines. Le montage fluide et la photo hyperréaliste, traversée d'effets poétiques, mettent en valeur l'attachante Luma, une bête dotée d’une formidable présence à l’écran.
Texte : Éric Fourlanty