Qué. 2021. Drame de Caroline Monnet avec Devery Jacobs, Pascale Bussières, Jacques Newashish. De retour dans la communauté autochtone où elle a grandi, une étudiante en droit intervient dans un débat controversé sur la vente d'alcool. Scénario ambitieux mais lourdement démonstratif. Mise en scène plus à l'aise dans l'évocation poétique que dans le réalisme. D. Jacobs manquant d'intériorité. Solide P. Bussières. (sortie en salle: 8 octobre 2021)
De retour dans la communauté autochtone où elle a grandi, une étudiante en droit intervient dans un débat controversé sur la vente d'alcool. Scénario ambitieux mais lourdement démonstratif. Mise en scène plus à l'aise dans l'évocation poétique que dans le réalisme. D. Jacobs manquant d'intériorité. Solide P. Bussières. (sortie en salle: 8 octobre 2021)
Pour son premier long métrage, l'artiste multidisciplinaire Caroline Monnet témoigne d'une incontestable ambition. Son film aborde en effet un thème important et très actuel – le droit des Premières Nations à l'autodétermination – via une problématique controversée – la légalisation de la vente de l'alcool sur leurs territoires. Cette prémisse forte est toutefois plombée par un scénario démonstratif, dont la lourdeur est amplifiée par la mise en scène, plus habile dans l'évocation abstraite (via quelques parenthèses formelles bienvenues, qui profitent d'un riche travail sonore et de la photographie soignée de Nicolas Canniccioni) que dans les scènes réalistes (avec leurs dialogues explicatifs et leurs confrontations souvent manichéennes). La distribution, elle aussi inégale, renforce l'impression d'artificialité qui se dégage de l'ensemble. Pascale Bussières est solide dans un contre-emploi aussi étonnant qu'audacieux, face à la jeune Devery Jacobs, qui manque de l'intériorité nécessaire dans le rôle principal.
Texte : Georges Privet