Isr. 2021. Drame de Nadav Lapid avec Avshalom Pollak, Nur Fibak, Lidor Edri. Un cinéaste israélien doit signer un formulaire qui l'engage à ne pas aborder de sujets jugés délicats avec les spectateurs d'une petite ville où il est venu présenter son film. Pamphlet rageur et désespéré, sur le mode de l'autofiction. Style éclaté et libre. Performance énergique et fiévreuse de A. Pollak. (sortie en salle: 1 avril 2022)
Un cinéaste israélien doit signer un formulaire qui l'engage à ne pas aborder de sujets jugés délicats avec les spectateurs d'une petite ville où il est venu présenter son film. Pamphlet rageur et désespéré, sur le mode de l'autofiction. Style éclaté et libre. Performance énergique et fiévreuse de A. Pollak. (sortie en salle: 1 avril 2022)
Après SYNONYMES, Nadav Lapid poursuit sa critique au vitriol de son Israël natal avec ce pamphlet rageur et désespéré, tourné dans l'urgence sur le mode de l'autofiction. Gagnant du Prix du Jury à Cannes (ex aequo avec MEMORIA d'Apichatpong Weerasethakul), cet ovni formellement éclaté ne laisse aucun répit au spectateur, avec ses mouvements d'appareil frénétiques et erratiques, ses apartés musicaux aussi flamboyants qu'assourdissants et ses diatribes enflammées où l'alter ego du réalisateur vomit sa haine du gouvernement et de l'armée israélienne. Un souvenir du service militaire empreint de sadisme vient compléter le tableau. Pourtant, il se dégage du film une prenante mélancolie, Lapid l'ayant tourné peu après la mort de sa mère, qui était sa monteuse attitrée. La performance énergique et fiévreuse du comédien et chorégraphe Avshalom Pollak s'accorde bien avec celui, parfois stylisé, de Nur Fibak. (Texte rédigé en septembre 2021, dans le cadre du Festival international du film de Toronto)
Texte : Louis-Paul Rioux