Tun. 2020. Drame de Mehdi M. Barsaoui avec Sami Bouajila, Najla Ben Abdallah, Youssef Khemiri. Après qu'une attaque terroriste eut laissé son fils entre la vie et la mort, un couple de bourgeois tunisiens est forcé d'assumer les zones d'ombre de son passé. Drame familial intense aux multiples résonances socio-politiques. Scénario assez solide, bien que parfois forcé. Réalisation élégante et sobre. S. Bouajila mémorable. (sortie en salle: 3 juillet 2020)
Après qu'une attaque terroriste eut laissé son fils entre la vie et la mort, un couple de bourgeois tunisiens est forcé d'assumer les zones d'ombre de son passé. Drame familial intense aux multiples résonances socio-politiques. Scénario assez solide, bien que parfois forcé. Réalisation élégante et sobre. S. Bouajila mémorable. (sortie en salle: 3 juillet 2020)
Ce drame familial intense, aux multiples résonances socio-politiques, repose sur un scénario généralement solide, malgré quelques revirements forcés. En campant son récit en septembre 2011, soit quelques mois après l'éviction de Ben Ali et quelques semaines avant l'exécution de Kadhafi en Libye, le cinéaste, qui signe ici son premier film, est à même d'explorer de nombreux thèmes toujours d'une grande pertinence: le poids de la religion dans les pays arabes, les inégalités entre les classes, la lente évolution des relations hommes-femmes, etc. Si le film n'évite pas un certain didactisme, et frôle parfois le pathos, Mehdi M. Barsaoui maintient la tension par sa mise en scène élégante et retenue (belle utilisation du format Scope), qui permet à l'émotion de jaillir dans deux ou trois scènes fortes. L'ensemble est porté à bout de bras par Sami Bouajila (OMAR M'A TUER). Son jeu subtil et nuancé procure toute son humanité à ce premier film inégal, mais parfois d'une grande efficacité.
Texte : Georges Privet