Durant des décennies, Jamal Khashoggi a couvert l'actualité en Arabie Saoudite, bénéficiant d'un accès privilégié à la famille royale. En 2017, l'accession au pouvoir de Mohammad Ben Salmane change la donne. Bien que favorable aux réformes sociales et culturelles entreprises par le prince héritier, le journaliste déplore ses atteintes graves à la liberté d'expression. Inquiet pour son avenir, il se réfugie aux États-Unis, où le Washington Post lui donne une tribune. Le 2 octobre 2018, Khashoggi, sur le point d'épouser sa consoeur turque Hatice Cengiz, se rend au consulat saoudien à Istanbul pour obtenir une attestation légale. Il y sera brutalement assassiné puis démembré par un groupe d'hommes, qui auraient été envoyés par Ben Salmane. Un an après cet attentat, qui a scandalisé la communauté internationale, Hatice, ainsi que le journaliste dissident Omar Abdulaziz, exilé à Montréal, militent pour que le prince héritier saoudien soit traduit devant la Cour pénale internationale.