Can. 2020. Drame de Martin Laroche avec Léane Labrèche-Dor, Micheline Lanctôt, Alexandre Landry. Miraculée d'une guerre où son amoureux a péri sous ses yeux, une préposée aux bénéficiaires fraternise avec une patiente invalide et tente de retomber en amour. Méditation originale mais déroutante sur l'absurdité de la vie et la résilience. Traitement audacieux, oscillant entre fantaisie et réalisme cru. L. Labrèche-Dor investie et attachante. (sortie en salle: 31 janvier 2020)
Miraculée d'une guerre où son amoureux a péri sous ses yeux, une préposée aux bénéficiaires fraternise avec une patiente invalide et tente de retomber en amour. Méditation originale mais déroutante sur l'absurdité de la vie et la résilience. Traitement audacieux, oscillant entre fantaisie et réalisme cru. L. Labrèche-Dor investie et attachante. (sortie en salle: 31 janvier 2020)
"L'humour est la politesse du désespoir", comme le veut le célèbre aphorisme attribué à Georges Duhamel, et popularisé par Chris. Marker. De l'avis de Martin Laroche, le rire est pour sa part un formidable outil de résilience. Prenant à contrepied le goût marqué des Québécois pour les humoristes, le réalisateur des MANÈGES HUMAINS et TADOUSSAC formule une méditation originale, mais souvent déroutante, sur l'absurdité de l'existence et le syndrome du survivant. Le traitement audacieux oscille constamment entre réalisme cru, fantaisie légère et angoisse quasi horrifique, avec quelques ratés sur la durée. Rompant radicalement avec son image d'actrice comique, Léane Labrèche-Dor s'investit totalement, tant sur le plan physique que psychologique, avec un résultat très convaincant. À ses côtés, Micheline Lanctôt amuse en vieille sage érudite, au mauvais caractère assumé, et Normand Daoust (LES MANÈGES HUMAINS) est fort émouvant dans une séquence d'une poignante humanité. En figure allégorique ambiguë, Sylvie Drapeau fait contraste par son jeu glaçant.
Texte : Louis-Paul Rioux