L’AVIS DE MEDIAFILM

RESPECT a tous les défauts des drames biographiques formatés: construction chronologique et rectiligne, sans point de vue fort ou inédit; récit avançant mollement à coups d'ellipses arbitraires; succession de panneaux annonçant indifféremment dates et lieux; occultation systématique des aspects complexes ou ambigus, au profit d'une célébration triomphante des valeurs du jour. Le tout assemblé de manière attendue par la metteure en scène sud-africaine Liesl Tommy. Ainsi, sa réalisation vibre dans les scènes musicales, mais peine à faire vivre presque toutes les autres. D'où une production policée – aux airs de téléfilm classieux –, qui se laisse voir sans déplaisir mais sans grand intérêt non plus, donnant la douloureuse impression d'assister à un rendez-vous manqué avec un sujet pourtant riche et fascinant. Reste une distribution talentueuse, dominée par l'intense Jennifer Hudson (DREAMGIRLS). Sa performance (vocale et dramatique) suggère parfois les sommets que le film aurait pu atteindre avec plus d'audace et d'originalité.

Texte : Georges Privet