Can. 2020. Drame de Simon Lavoie avec Monique Gosselin, Nathalie Doummar, Victor Andrés Trelles Turgeon. Dans un futur proche, une contrebandière taiseuse recueille une jeune mère très pieuse, à qui elle n'ose avouer que son bébé et son mari ont été tués. Fable poétique sur l'ouverture à l'autre. Récit énigmatique et minimaliste. Des longueurs. Images d'un noir et blanc hypnotisant. Force tranquille de M. Gosselin. (sortie en salle: 7 mai 2021)
Dans un futur proche, une contrebandière taiseuse recueille une jeune mère très pieuse, à qui elle n'ose avouer que son bébé et son mari ont été tués. Fable poétique sur l'ouverture à l'autre. Récit énigmatique et minimaliste. Des longueurs. Images d'un noir et blanc hypnotisant. Force tranquille de M. Gosselin. (sortie en salle: 7 mai 2021)
Le réalisateur du TORRENT et de LA JEUNE FILLE QUI AIMAIT TROP LES ALLUMETTES radicalise sa démarche artistique avec cette fable poétique sur l'ouverture à l'autre, qui évoque le cinéma d'Andreï Tarkovski et Bela Tarr. Des longueurs émaillent le récit énigmatique et minimaliste, dans lequel l'opposition entre athéisme forcené et piété aveugle est traitée de manière plutôt superficielle. En revanche, le dénouement, ambigu et prenant, confère in extremis une grande force dramatique à l'exigeante proposition de Lavoie. Laquelle est enrichie stylistiquement par un travail sonore élaboré et un filmage en caméra infrarouge, qui produit des images d'un noir et blanc hypnotisant. Par contre, l'alternance des formats d'écran, de carré à large, apparaît rarement justifiée dans le récit. Monique Gosselin (LA DONATION) s'impose dans ce premier rôle principal, qu'elle habite avec une force tranquille et une touchante fragilité. Mais face à elle, Nathalie Doummar (PAYS) joue sa partition de manière un peu trop crispée.
Texte : Louis-Paul Rioux