L’AVIS DE MEDIAFILM

Le Danemark serait-il une nation d'ivrognes? Le réalisateur de FESTEN pose la question en prenant exemple sur un quatuor de mâles mal dans leur peau. Ceux-ci lui inspirent en effet une réflexion éclairante sur la place de l'alcool dans la culture danoise, et sur la manière désinvolte avec laquelle la bière et la vodka accompagnent tous ses rites. Le prof d'histoire, défendu avec force par Mads Mikkelsen, constitue le point focal du récit, qui met un temps à s'ébranler. Le personnage, il est vrai, est à ce point éteint dans la première partie, que le diagnostic de son mal intérieur nous parvient tardivement. Le temps perdu est rattrapé dès que la fête commence, fête que Thomas Vinterberg (LA CHASSE, LA COMMUNAUTÉ) prend un malin plaisir à décrire, à moitié pour le spectacle qu'il procure (ce qu'on peut franchement lui reprocher), à moitié pour aggraver la chute brutale qui en découle. La mise en scène est dynamique et le rythme, alerte. Mais le mouvement perpétuel imprimé par ces deux éléments ne suffit pas toujours à faire oublier les retournements commodes et les idées toutes faites qui émaillent le scénario.

Texte : Martin Bilodeau