Fr. 2020. Drame de Xavier Beauvois avec Jérémie Renier, Marie-Julie Maille, Victor Belmondo. À Étretat, sur la côte normande, le malheur d'un éleveur de bovins fait basculer le destin du chef de police et de sa petite famille. Peinture de milieu maritime vigoureuse. Déroulement subtil, enrichi de données sociologiques éclairantes. Réalisation de métier. Distribution de qualité dominée par J. Renier.
À Étretat, sur la côte normande, le malheur d'un éleveur de bovins fait basculer le destin du chef de police et de sa petite famille. Peinture de milieu maritime vigoureuse. Déroulement subtil, enrichi de données sociologiques éclairantes. Réalisation de métier. Distribution de qualité dominée par J. Renier.
Xavier Beauvois (LE PETIT LIEUTENANT, DES HOMMES ET DES DIEUX) poursuit une oeuvre riche, jusqu'ici sans faute majeure, avec cette peinture de milieu maritime à la fois vigoureuse et mélancolique (voire par moments un peu maussade). L'arc dramatique reste très subtil, dans la première moitié du film, pour ensuite subir une énorme secousse puis retourner d'un pas douloureux vers son point de départ. Sans prêche ni didactisme, le cinéaste en pleine possession de ses moyens enrichit sa toile de données sociologiques éclairantes: la paysannerie étouffée par l'administration, les populations actives qui désertent les régions, etc. Ces éléments mettent en relief l'attachement aux lieux du protagoniste, tandis que la maquette d'un navire - l'Albatros du titre -, construite par son grand-père, agit comme une sirène l'appelant au large. Ce héros moderne est interprété avec une immense justesse par l'excellent Jérémie Renier. Le reste de la distribution est d'égale qualité. (Texte rédigé en mars 2021, dans le cadre de l'édition en ligne de la Berlinale)
Texte : Martin Bilodeau