L’AVIS DE MEDIAFILM

Après GOOD TIME, les frères Safdie nous aspirent à nouveau dans la jungle urbaine new-yorkaise, à la manière de leurs illustres maîtres John Cassavetes et Martin Scorsese (ici producteur délégué). Cette course effrénée d'un antihéros autodestructeur est rythmée par la musique électronique de Oneohtrix Point Never et ornée de lumières factices (néons des boîtes de nuit, reflets de diamants, etc.) La mise en scène, immersive et étudiée, ne laisse aucun répit au spectateur. Il faut dire que le pire semble toujours à deux doigts de se produire: une coloscopie pourrait révéler un cancer, une pierre d'une valeur inestimable pourrait être volée, des millions de dollars ne tiennent qu'à un seul point marqué au basket-ball. De nombreuses situations rocambolesques, aussi comiques que stressantes, ponctuent un film porté d'un bout à l'autre par une énergie du désespoir, que l'interprétation authentique d'Adam Sandler exprime à merveille.

Texte : Céline Gobert