Can. 2019. Comédie satirique de Matthew Rankin avec Dan Beirne, Sarianne Cormier, Catherine St-Laurent. À Toronto, en 1899, un politicien ambitieux, qui rêve d'accéder au poste de premier ministre du Canada, s'amourache d'une infirmière québécoise. Satire mordante et foutraque de la confédération canadienne. Humour inégal et outrances gratuites. Réalisation inventive, mélangeant expressionnisme, animation et film de propagande. Jeu maniéré. (sortie en salle: 20 décembre 2019)
À Toronto, en 1899, un politicien ambitieux, qui rêve d'accéder au poste de premier ministre du Canada, s'amourache d'une infirmière québécoise. Satire mordante et foutraque de la confédération canadienne. Humour inégal et outrances gratuites. Réalisation inventive, mélangeant expressionnisme, animation et film de propagande. Jeu maniéré. (sortie en salle: 20 décembre 2019)
Auteur des audacieux courts métrages "Mynarski chute mortelle" et "Tesla - Lumière mondiale", Matthew Rankin poursuit dans la même veine avec ce premier long débridé, au carrefour de l'expressionnisme allemand, du cinéma d'animation et du film de propagande. Moins absconse que les expérimentations de Guy Maddin, compatriote manitobain de Rankin, plus colorée que les films d'Olivier Asselin, cette grinçante et foutraque satire de la confédération canadienne est librement inspirée du journal intime de MacKenzie King. Rien d'historique toutefois dans la ridicule joute électorale ou la grotesque confrontation entre un Canada associé à la "Désolation guerrière" et un Québec idyllique, où règne la "Tendresse Nationale". La loufoquerie du récit est soutenue par des compositions visuelles inventives et des décors minimalistes, évoquant par moments le kitsch d'IXE-13. Dommage toutefois que l'exercice soit alourdi par un humour inégal et des partis pris queer insistants. En phase avec le ton maniéré de l'ensemble, les comédiens s'en donnent à coeur joie. (Texte rédigé en octobre 2019, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal)
Texte : Charles-Henri Ramond