G.-B. 2019. Drame de Rose Glass avec Morfydd Clark, Jennifer Ehle, Lily Knight. Gagnée par une fièvre mystique, une infirmière à domicile se donne la mission de sauver l'âme d'une chorégraphe en fin de vie, qui ne croit pas en Dieu. Récit troublant et prenant sur les périls de l'extrémisme religieux. Écriture raffinée. Réalisation angoissante, empruntant aux codes du film d'horreur. M. Clark habitée et poignante.
Gagnée par une fièvre mystique, une infirmière à domicile se donne la mission de sauver l'âme d'une chorégraphe en fin de vie, qui ne croit pas en Dieu. Récit troublant et prenant sur les périls de l'extrémisme religieux. Écriture raffinée. Réalisation angoissante, empruntant aux codes du film d'horreur. M. Clark habitée et poignante.
Auteure de courts métrages cultivant l'insolite et favorisant l'interdit ("Moths", "Storm House", "Room 55"), la Britannique Rose Glass poursuit dans la même veine avec ce premier long troublant, qui flirte avec l'horreur et le surnaturel. Avec force, son scénario illustre les périls de l'extrémisme religieux chez les personnes psychologiquement fragiles et, avec sensibilité et lucidité, la peur insondable devant l'imminence de la mort. D'une écriture raffinée, les ferventes prières de l'héroïne ne peuvent manquer d'évoquer certains passages du BREAKING THE WAVES de Lars Von Trier. Dans sa mise en scène, la jeune cinéaste génère un climat d'angoisse prégnant, grâce à un recours maîtrisé aux tropes du film d'horreur. La toute dernière image du film, proprement terrifiante, exprime admirablement le fossé entre le fantasme et la réalité. Morfydd Clark (THE PERSONAL HISTORY OF DAVID COPPERFIELD) est habitée et poignante dans le rôle-titre, face à une Jennifer Ehle (A QUIET PASSION) tour à tour truculente, autoritaire et vulnérable dans un contre-emploi.
Texte : Louis-Paul Rioux