É.-U. 2019. Thriller de Ari Aster avec Florence Pugh, Jack Reynor, Vilhelm Blongren. Un an après un terrible drame familial, une Américaine accompagne en Suède son petit ami et ses copains étudiants, conviés à une étrange célébration du solstice d'été. Insolite thriller à ciel ouvert. Propension à étirer la sauce. Développements tantôt choquants, tantôt grotesques. Invention formelle et virtuosité technique. F. Pugh habitée. (sortie en salle: 5 juillet 2019)
Un an après un terrible drame familial, une Américaine accompagne en Suède son petit ami et ses copains étudiants, conviés à une étrange célébration du solstice d'été. Insolite thriller à ciel ouvert. Propension à étirer la sauce. Développements tantôt choquants, tantôt grotesques. Invention formelle et virtuosité technique. F. Pugh habitée. (sortie en salle: 5 juillet 2019)
Le réalisateur de HEREDITARY poursuit sa déconstruction du genre horrifique avec un insolite thriller à ciel ouvert, gorgé de soleil et de couleurs éclatantes. Cependant, la virtuosité technique et l'invention formelle d'Ari Aster ne vont pas sans une propension à étirer la sauce et à succomber à l'esbroufe. Pas foncièrement original, le concept du rite païen sacrificiel génère des développements tantôt choquants et visuellement éprouvants, tantôt d'une extravagance à la limite du grotesque. Une rivalité académique entre deux protagonistes apparaît en outre accessoire, au sein d'un scénario déjà languissant. Dans le rôle de la jeune héroïne éprouvée et en processus de reconstruction, Florence Pugh (LADY MACBETH, FIGHTING WITH MY FAMILY) possède l'intensité et l'expressivité requises. Dans celui du petit ami lâche et opportuniste, Jack Reynor (MACBETH, FREE FIRE) est tout aussi excellent.
Texte : Louis-Paul Rioux
Par : Yvan Godbout, Québec
Le nouveau film d'Ari Aster a l'étonnante capacité de s'infiltrer en vous insidieusement. Ici, point besoin de jump scare pour nous faire frisonner. D'ailleurs, l'étrangeté et le malaise prédomine ici sur la peur. Midsommar n'effraie pas ou peu; il trouble et hypnotise beaucoup plus. Tout comme pour Hereditary, son précédent film, la mise en scène est précise, mais cette fois bien plus aérienne. La photographie est sublime et les détails sont si foisonnant qu'une seconde écoute me semble nécessaire. Plusieurs reprochent au film sa trop longue durée. Je ne suis pas de cet avis. Le récit s'installe lentement et la psychologie des personnages est fouillée (enfin!); rien n'est «garoché» à la va-vite, ou souligné à grand trait. L'interprétation est sans faille - Pugh et Reynor (une réelle découverte pour moi que cet acteur vu récemment dans le très ordinaire Kin) en tête - , la musique et la bande-son donne parfois la chair de poule, et certaines images sont absolument fascinantes (je crains d'ailleurs être hanté un moment par quelques-unes d'entre elles..!). Un film à voir donc sans faute, idéalement sur un grand écran. Je ne suis pas convaincu que le film trouvera son public, puisque très loin du cinéma commercial actuel (pas une suite ou un remake), mais j'espère me tromper.
J'attribue à ce film la Cote