Fr. 2019. Drame de André Téchiné avec Catherine Deneuve, Kacey Mottet Klein, Oulaya Amamra. Une éleveuse de chevaux accueille chez elle son petit-fils qui, en lui faisant croire qu'il part vivre au Canada, s'apprête en réalité à rejoindre Daesch avec sa petite amie. Production de qualité taillée sur mesure pour la vedette. Quelques temps forts. Dénouement sublime. Vision du djihadisme peu convaincante. Réalisation de métier. Bons interprètes.
Une éleveuse de chevaux accueille chez elle son petit-fils qui, en lui faisant croire qu'il part vivre au Canada, s'apprête en réalité à rejoindre Daesch avec sa petite amie. Production de qualité taillée sur mesure pour la vedette. Quelques temps forts. Dénouement sublime. Vision du djihadisme peu convaincante. Réalisation de métier. Bons interprètes.
Après sept collaborations échelonnées sur quatre décennies, la forte connivence entre André Téchiné et Catherine Deneuve n'est plus à démontrer. L'ADIEU À LA NUIT se situe à mi-chemin entre les bons et les moins bons coups qu'on doit à ce musicien des mots et son violon, habituellement blonde, ici brune, avec ce que cela ajoute de dureté à ses traits. Le magnifique dernier plan, cadré sur le visage d'une Deneuve rompant le silence, cristallise une drôle d'idée: et si Téchiné avait commencé son film à cet endroit précis, au lieu d'en faire le point de chute? Car ce qui va advenir des personnages, à ce stade de l'histoire mise en images avec métier, suscite chez le spectateur plus d'attentes que tout ce que le récit un brin démonstratif qui a précédé pouvait lui inspirer de curiosité. Passé maître dans l'art de filmer la jeunesse en révolte (LES ROSEAUX SAUVAGES, LA FILLE DU RER), Téchiné raconte la radicalisation islamiste avec une certaine désinvolture, laissant aux acteurs, Kacey Mottet Klein (révélé par Téchiné dans QUAND ON A 17 ANS), le soin de combler les manquements du scénario. (Texte rédigé en février 2019, dans le cadre du Festival de Berlin - Compétition officielle)
Texte : Martin Bilodeau