L’AVIS DE MEDIAFILM

De retour derrière la caméra dix ans après LES PIEDS DANS LE VIDE, la comédienne Mariloup Wolfe (A VOS MARQUES PARTY, "Musée Eden", "Unité 9") met en scène avec sensibilité cette adaptation de la pièce de Marie-Christine Lê-Huu, signée par cette dernière. Or, il semblerait que la peinture du monde des gens du voyage serait sujette à caution (le terme russe "Jouliks" désigne un voyou chez les Roms) et ne ferait pas l'économie de certains clichés. En revanche, la dénonciation du racisme ordinaire sonne juste, de même que le conflit entre la conformité bourgeoise et la vie de bohème, fondée sur la liberté d'esprit et la communion avec la nature, bien traduite dans la mise en images soignée de Wolfe. La passion amoureuse est par ailleurs palpable entre l'incandescente Jeanne Roux-Côté et le ténébreux Victor Andrés Trelles Turgeon (LE TORRENT). Spontanée et naturelle, la petite Lilou Roy-Lanouette crève l'écran, dans le rôle d'une lointaine cousine de la Manon des BONS DÉBARRAS, narratrice espiègle et naïve de cette tragédie annoncée. Et en mère rigide, pleine de préjugés mais au fond aimante, Christiane Pasquier est excellente.

Texte : Louis-Paul Rioux