Can. 2019. Drame de Claude Lalonde avec Patrick Stewart, Katie Holmes, Giancarlo Esposito. Un célèbre pianiste vieillissant, paralysé par le trac depuis la mort de son épouse, retrouve confiance en lui au contact d'une jeune critique musicale. Mélodrame érudit, mais vieillot et empesé. Mise en scène laborieuse et amidonnée. Bande sonore aux airs de "top ten" de la musique classique. Personnages ankylosés ou sous-développés, incarnés de manière hésitante. (sortie en salle: 3 juin 2022)
Un célèbre pianiste vieillissant, paralysé par le trac depuis la mort de son épouse, retrouve confiance en lui au contact d'une jeune critique musicale. Mélodrame érudit, mais vieillot et empesé. Mise en scène laborieuse et amidonnée. Bande sonore aux airs de "top ten" de la musique classique. Personnages ankylosés ou sous-développés, incarnés de manière hésitante. (sortie en salle: 3 juin 2022)
Sortant sur nos écrans cinq ans après la fin de son tournage, la première réalisation du scénariste Claude Lalonde (qui met ici en scène un scénario de Louis Godbout) est un objet pour le moins paradoxal. Visiblement doté d'un budget important (bien que financé sans l'aide des institutions), cet étrange mélodrame s'avère aussi ambitieux que maladroit. Le scénario inégal (propos érudits, développements invraisemblables, troisième acte abscons) s'étiole au fil d'une réalisation amidonnée, qui multiplie les images d'Épinal, les conversations statiques et les intermèdes musicaux. Prévisible et lénifiant, l'ensemble se voit comme un téléfilm vieillot, au carrefour des romans Harlequin, de la brochure touristique et de la captation de concert. Patrick Stewart fait ce qu'il peut avec un personnage cruellement sous-développé, tandis que Katie Holmes tente vaillamment d'étendre son registre, sans jamais y parvenir. Reste une bande sonore aux airs de "top ten" de la musique classique, comblant les temps morts d'un film qui ennuie élégamment mais sûrement.
Texte : Georges Privet