La Vie invisible d'Euridice Gusmao (A Vida Invisivel de Euridice Gusmao)
La Vie invisible d'Euridice Gusmao (A Vida Invisivel de Euridice Gusmao)
L'avis de Mediafilm
Avec une rare sensibilité féministe, le réalisateur kabylo-brésilien de MADAME SATA signe une adaptation puissante du roman de Martha Batalha. Elliptique, rythmé par un délicat dispositif épistolaire, le récit assume pleinement ses excès mélodramatiques. La mise en scène vive de Karim Aïnouz se distingue par les compositions visuelles très soignées d'Hélène Louvart (LES PLAGES D'AGNÈS, PINA, HEUREUX COMME LAZZARO), dont celle, prémonitoire, qui ouvre le film, campée dans un décor sauvage d'une sublime étrangeté. Les transformations du tissu urbain brésilien, sur plusieurs décennies, sont également illustrées avec un beau sens du détail évocateur. Carol Duarte et Julia Stockler crèvent l'écran dans les rôles des deux soeurs, injustement séparées par un patriarcat obtus et une vision surannée du rôle social de la femme. En fin de parcours, la vénérable Fernanda Montenegro - inoubliable dans GARE CENTRALE de Walter Salles - ajoute une bouleversante bouffée d'émotion à une oeuvre qui en contenait déjà beaucoup. (Texte rédigé en octobre 2019, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal)
Synopsis
Rio de Janeiro, 1951. Euridice Gusmao, 18 ans, accepte sans enthousiasme d'aider sa soeur Guida, de deux ans son aînée, à se glisser hors de la maison familiale pour retrouver son amoureux secret, un marin grec. La tête pleine de rêves de bonheur insouciant, la jeune femme pousse l'audace jusqu'à accompagner son prétendant en Europe, pour l'épouser. Mais ce dernier se révèle volage, de sorte que Guida revient au Brésil enceinte et sans mari. Non content de lui fermer sa porte, son père, boulanger aux idées conservatrices, lui fait croire qu'Euridice est en Autriche. Un mensonge qui a toutefois un fond de vérité, car depuis l'enfance, la cadette a formé le rêve de devenir pianiste de concert et d'aller étudier au conservatoire de Vienne. Or, elle n'a jamais quitté Rio, ayant plutôt épousé sans amour l'ennuyeux Antenor. (sortie en salle le 3 janvier 2020)
Année
2019Genre
ChroniqueDurée
139 min.Origine
BrésilBande-annonce (FR)
Bande-annonce (EN)
Bandes-annonces
Bande-annonce (FR)
Bande-annonce (EN)
Information
Genre
Chronique
Année
2019
Durée
139 min.
Réalisation
Photographie
Musique
D'après le roman de
Pays
Brésil
Allemagne
Distribution
EyeSteelFilm