L’AVIS DE MEDIAFILM

Ce deuxième long métrage de la comédienne Hélène Fillières (après UNE HISTOIRE D'AMOUR, inédit au Québec) fascine et déçoit en égale mesure. Le volet sentimental en constante suspension séduit, sa résolution étant laissée à la liberté interprétative du spectateur. Un résultat qui doit beaucoup à la performance très subtile et tout en retenue de Lambert Wilson. Mais face à ce grand acteur, la jeune Diane Rouxel apparaît moins nuancée dans son jeu, même si son visage, lumineux et expressif, crève l'écran. Cela dit, c'est la vision rose bonbon, édulcorée, jamais réaliste de l'armée française qui discrédite ce récit d'apprentissage, et son message de bon aloi sur l'affirmation féminine et le droit à l'égalité des chances. Le clou est définitivement enfoncé par une scène d'action involontairement risible, qui survient au dernier acte. Cela dit, Fillières, qui s'est octroyé un petit rôle d'officier supérieur guindé, sait filmer et jouer habilement avec les perspectives de ses vastes décors froids et rigides.

Texte : Louis-Paul Rioux