Can. 2018. Drame de Kristina Wagenbauer avec Carla Turcotte, Natalia Dontcheva, David Giguère. La veille de son premier spectacle, une jeune chanteuse-claviériste doit composer avec le retour soudain de sa mère, une immigrée russe fantasque et autodestructrice. Portrait naturaliste d'une relation toxique. Scénario inégal, ménageant toutefois plusieurs moments forts. Mise en scène vivante, au service des comédiennes. Remarquable N. Dontcheva. (sortie en salle: 24 août 2018)
La veille de son premier spectacle, une jeune chanteuse-claviériste doit composer avec le retour soudain de sa mère, une immigrée russe fantasque et autodestructrice. Portrait naturaliste d'une relation toxique. Scénario inégal, ménageant toutefois plusieurs moments forts. Mise en scène vivante, au service des comédiennes. Remarquable N. Dontcheva. (sortie en salle: 24 août 2018)
L'ombre de John Cassavetes plane sur ce portrait d'une relation mère-fille particulièrement toxique. Le récit (qui semble se chercher dans les premières scènes, pour ensuite cumuler les temps forts) sert essentiellement de prétexte à la confrontation de deux personnages aux tempéraments contrastés. Si Carla Turcotte (NEW DENMARK) est généralement juste dans le rôle difficile de la fille musicienne - desservi par une exploration maladroite des problèmes alimentaires vécus par cette dernière -, l'actrice bulgare Natalia Dontcheva convainc pleinement dans le rôle beaucoup mieux écrit et nettement plus flamboyant de la mère insupportable. La mise en scène sensible de Kristina Wagenbauer (qui signe ici son premier long métrage) est considérablement soutenue par la caméra très mobile de Marie Davignon, qui fait littéralement corps avec les acteurs. Le travail de ce quatuor féminin procure au film des accents de vérité d'une intensité rarement observée dans notre cinéma.
Texte : Georges Privet