Arg. 2018. Drame de Benjamin Naishtat avec Dario Grandinetti, Andrea Frigerio, Alfredo Castro. Dans une Argentine politiquement instable, le quotidien confortable d'un avocat se met à vaciller après une altercation avec un client agressif dans un restaurant. Portrait symbolique d'un pays sous tension, avant le coup d'État de 1976. Critique sardonique du pouvoir. Hommage aux polars politiques des années 1970. Jeu sans faille de D. Grandinetti. (sortie en salle: 13 mars 2020)
Dans une Argentine politiquement instable, le quotidien confortable d'un avocat se met à vaciller après une altercation avec un client agressif dans un restaurant. Portrait symbolique d'un pays sous tension, avant le coup d'État de 1976. Critique sardonique du pouvoir. Hommage aux polars politiques des années 1970. Jeu sans faille de D. Grandinetti. (sortie en salle: 13 mars 2020)
Avec ce troisième long métrage, l'Argentin Benjamin Naishtat brosse un portrait métaphorique de son pays, aux heures les plus sombres de son Histoire, soit un an avant le coup d'État de 1976, qui a porté au pouvoir la junte militaire. Sur un ton sardonique, le réalisateur illustre cette ère de répression connue sous le nom de "guerre sale", durant laquelle des milliers de personnes ont été enlevées et assassinées. Avec ses fondus, ses ralentis et son emploi de lentilles de l'époque, ROJO s'impose également comme un hommage soigné aux polars politiques des années 1970, dans la lignée de ceux d'Alan J. Pakula (ALL THE PRESIDENT'S MEN) et Francis Ford Coppola (THE CONVERSATION). Dans le rôle de l'avocat aux lourds secrets, qui cristallise à lui seul un système social où règnent le silence, la corruption, la complaisance, Dario Grandinetti (PARLE AVEC ELLE) livre une interprétation sans faille.
Texte : Céline Gobert