L'avis de Mediafilm

Dans ce nouvel opus déroutant, l'auteur de JAPON et SILENT LIGHT se frotte à l'autofiction, jouant lui-même - avec aplomb et abandon - le rôle ingrat du mari pervers cocufié, aux côtés de son épouse et monteuse Natalia Lopez, impressionnante de charisme et de sensualité. Afin de brouiller davantage les pistes, les enfants du couple jouent également dans le film, deux d'entre eux étant même mis à contribution comme narrateurs des divers déboires parentaux. Tour à tour prenant et complaisant, avec près de trois heures au compteur, le très bergmanien drame conjugal est constamment rehaussé de fulgurances formelles d'une grande liberté stylistique. Des segments illustrant la puissance de la nature face à la faiblesse de la nature humaine, ou l'innocence de l'enfance confrontée à la complexité du monde adulte, sont agencés dans un montage intuitif fascinant, sur fond d'audacieux choix musicaux (Genesis, King Crimson, symphonie pour percussions, etc.).

Louis-Paul Rioux