Can. 2017. Drame de Katherine Jerkovic avec Arlen Aguayo-Stewart, Gloria Demassi, Mathias Perdigon. Une jeune Néo-Québécoise en deuil se rend chez sa grand-mère en Uruguay, afin d'en savoir davantage sur ce qui a poussé ses parents à fuir leur pays dix ans plus tôt. Variations justes et sensibles sur les thèmes du récit d'apprentissage. Portrait de femme réaliste et attachant. Enjeux dramatiques ténus. Réalisation sobre. Photographie experte. Jeu délicat des deux comédiennes. (sortie en salle: 8 février 2019)
Une jeune Néo-Québécoise en deuil se rend chez sa grand-mère en Uruguay, afin d'en savoir davantage sur ce qui a poussé ses parents à fuir leur pays dix ans plus tôt. Variations justes et sensibles sur les thèmes du récit d'apprentissage. Portrait de femme réaliste et attachant. Enjeux dramatiques ténus. Réalisation sobre. Photographie experte. Jeu délicat des deux comédiennes. (sortie en salle: 8 février 2019)
Premier long métrage de fiction de la Montréalaise Katherine Jerkovic, LES ROUTES EN FÉVRIER propose des variations justes et sensibles sur un sujet connu. Née d'une mère uruguayenne et d'un père croato-argentin, la cinéaste puise à même sa propre expérience pour élaborer une intrigue simple et exempte de pathos, qui marie habilement drame générationnel et récit d'apprentissage, en plus d'offrir une douce illustration du déracinement. En outre, le portrait de cette jeune femme cherchant à se construire, malgré des repères socioculturels chamboulés, un passé inconnu et un avenir professionnel incertain s'avère aussi réaliste qu'attachant. Toutefois, le scénario contemplatif, avare de dialogues, peine à développer ses enjeux dramatiques ténus, dont plusieurs demeurent en suspens. Reste que la direction photo de Nicolas Canniccioni (LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TROP LES ALLUMETTES), ainsi que la légèreté et la sobriété de la réalisation, confèrent à l'ensemble un riche pouvoir d'évocation. Tout comme les compositions délicates de la nouvelle venue Arlen Aguayo Stewart et de la chevronnée actrice de théâtre Gloria Demassi.
Texte : Charles-Henri Ramond