L’AVIS DE MEDIAFILM

"Ce qui est brisé en toi ne l'est pas en moi". Cette réplique de la fille à son père résume parfaitement la condition des personnages et l'enjeu dramatique implicite de ce brillant opus signé Debra Granik, qui avait révélé au monde Jennifer Lawrence dans WINTER'S BONE. On retrouve dans LEAVE NO TRACE (tiré du roman de Peter Rock) la même ambition, celle de révéler au spectateur des individus complexes en marge du monde, à travers un récit minimaliste encadré par un style épuré, rigoureux, sans compromis. La cinéaste indépendante porte une attention toute particulière à la flore forestière, qu'elle capte dans sa plus simple beauté. Ses images donnent une pulsation visuelle à ce film au coeur battant, qui exprime à demi-mot différents enjeux contemporains, tels que le désengagement de l'État face aux problèmes de santé mentale et notre rapport aliéné à la nature. Ben Foster et la jeune Thomasin McKenzie forment un tandem fort et expressif.

Texte : Martin Bilodeau