Turq. 2018. Drame psychologique de Nuri Bilge Ceylan avec Aydin Dogu Demirkol, Murat Cemcir, Bennu Yildirimlar. De retour dans sa ville natale, un aspirant écrivain redoute de devenir instituteur comme son père, un joueur compulsif rêveur qui a plongé sa famille dans les dettes et la honte. Riche méditation sur la transmission et la perte des illusions. Scénario ponctué de conversations fleuves. Mise en scène recherchée. Distribution très juste dominée par M. Cemcir. (sortie en salle: 30 novembre 2018)
De retour dans sa ville natale, un aspirant écrivain redoute de devenir instituteur comme son père, un joueur compulsif rêveur qui a plongé sa famille dans les dettes et la honte. Riche méditation sur la transmission et la perte des illusions. Scénario ponctué de conversations fleuves. Mise en scène recherchée. Distribution très juste dominée par M. Cemcir. (sortie en salle: 30 novembre 2018)
Poussant d'un cran sa propension aux récits verbomoteurs inaugurée avec SOMMEIL D'HIVER, palme d'or à Cannes en 2014, Nuri Bilge Ceylan a truffé son POIRIER SAUVAGE de conversations fleuves, parfois tournées de manière statique, qui mettront à l'épreuve la patience de bien des spectateurs. Mais ceux qui persisteront seront récompensés par une méditation intelligente et psychologiquement riche sur la perte des illusions et la transmission des caractères, dans laquelle sont également formulés des commentaires éclairés sur la fonction littéraire, la petite politique locale, la constance du sentiment amoureux, la foi, la religion et le libre arbitre. Avec une caméra très mobile, le réalisateur de LOINTAIN suit son protagoniste à travers les recoins de la ville et de la campagne de son Anatolie natale, créant au passage des compositions visuelles d'une saisissante beauté poétique. La distribution est très juste, mais le formidable Murat Cemcir s'impose dans le rôle complexe du père. (Texte rédigé en mai 2018, dans le cadre du Festival de Cannes - Compétition officielle)
Texte : Louis-Paul Rioux