L’AVIS DE MEDIAFILM

LE GRAND BAL nous plonge dans un univers en vase clos, où le temps semble suspendu. La cinéaste, elle-même passionnée de danses traditionnelles, observe avec attention les gestes, les émois et la sensualité de ces hommes et femmes qui apprennent à se laisser aller et à redécouvrir leur corps. Les images sont si éloquentes que les confidences de certains participants finissent par sembler redondantes. D'autant plus qu'elles empruntent souvent le même chemin que le commentaire en voix off, qui fait le récit, introspectif et poétique, d'une expérience intime de la danse. Le film parvient néanmoins à saisir l'atmosphère envoûtante des nuits fébriles et des après-midi de torpeur, au moyen d'une photographie soignée et d'un montage fluide, qui ne cèdent en rien au désordre ambiant. Des images d'archives nous rappellent à point nommé la richesse des cultures traditionnelles, rendues vivantes par cette chronique d'un événement exceptionnel qui se révèle, avant toute chose, une célébration du sens de la communauté.

Texte : Apolline Caron-Ottavi