Fr. 2018. Drame de Cédric Kahn avec Anthony Bajon, Damien Chapelle, Alex Brendemuhl. Les difficultés d'adaptation d'un héroïnomane de 22 ans, envoyé dans une commune en montagne dirigée par un prêtre catholique pour guérir son problème de dépendance. Oeuvre patiente et digne sur la foi, la dépendance et le doute. Traitement âpre, sans joliesse. Jeu authentique d'acteurs inconnus ou non professionnels. (sortie en salle: 23 novembre 2018)
Les difficultés d'adaptation d'un héroïnomane de 22 ans, envoyé dans une commune en montagne dirigée par un prêtre catholique pour guérir son problème de dépendance. Oeuvre patiente et digne sur la foi, la dépendance et le doute. Traitement âpre, sans joliesse. Jeu authentique d'acteurs inconnus ou non professionnels. (sortie en salle: 23 novembre 2018)
Aucune trace de cynisme ou d'indignité ne vient teinter la surface de cette odyssée initiatique d'un jeune égaré sur le chemin de la foi et de la délivrance. Aucune trace non plus de prosélytisme, dans la posture retenue et sans jugement adoptée par Cédric Kahn (L'ENNUI, ROBERTO SUCCO, FEU ROUGE). Patiemment, sans rien verbaliser, le cinéaste illustre dans son film beau et simple une sorte de transfert de dépendance, en laissant suffisamment d'espace au doute pour permettre au spectateur d'interpréter à sa guise, selon sa sensibilité, ce qui lui est donné à voir et entendre. On sent dans le traitement âpre, dans le rendu sans joliesse, dans l'interprétation authentique (par des acteurs inconnus ou non professionnels), l'influence de Maurice Pialat. Une parenté intimidante, comme un hommage. Et qui donne de la force à LA PRIÈRE. (Texte rédigé en février 2018, dans le cadre du Festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau