Rus. 2018. Drame biographique de Kirill Serebrennikov avec Roman Bilyk, Irina Starshenbaum, Teo Yoo. Au début des années 1980 à Leningrad, le rocker Mike Naumenko favorise la carrière du jeune compositeur Viktor Tsoï, malgré l'attirance mutuelle entre ce dernier et son épouse Natasha. Évocation très personnelle de l'ascension d'une légende du rock soviétique. Traitement libre et plein d'imagination. Mise en scène énergique. Touchante I. Starshenbaum. (sortie en salle: 17 mai 2019)
Au début des années 1980 à Leningrad, le rocker Mike Naumenko favorise la carrière du jeune compositeur Viktor Tsoï, malgré l'attirance mutuelle entre ce dernier et son épouse Natasha. Évocation très personnelle de l'ascension d'une légende du rock soviétique. Traitement libre et plein d'imagination. Mise en scène énergique. Touchante I. Starshenbaum. (sortie en salle: 17 mai 2019)
Après l'inégal LE DISCIPLE, Kirill Serebrennikov revient en force avec cette évocation très personnelle de l'ascension d'une légende disparue du rock soviétique. Assigné à résidence - officiellement pour une affaire de détournement de fonds publics -, l'enfant terrible du théâtre et du cinéma russes fait paradoxalement montre d'une folle liberté dans la mise en scène de cette vibrante lettre d'amour à la musique et à la jeunesse des années 1980. Au nombre des partis pris de cinéma forts, mentionnons le filmage en noir et blanc à l'arraché, la caméra mouvante et expressive, le montage brillant intercalant dans la trame des extraits de faux documentaire en super 8 et des intermèdes ludiques aux allures de videoclip contestataire, l'arrière-plan sonore tapissé de chansons de Talking Heads, Iggy Pop, Lou Reed et David Bowie, etc. Même l'attendu triangle amoureux parvient à déjouer les attentes. En son centre, la jeune Irina Starshenbaum s'avère particulièrement touchante. (Texte rédigé en mai 2018, dans le cadre du Festival de Cannes - Compétition officielle).
Texte : Louis-Paul Rioux