Chin. 2018. Drame de Bi Gan avec Wei Tang, Jue Huang, Hong-Chi Lee. De retour dans sa ville natale du sud de la Chine pour régler la succession de son père, un détective raté se lance à la recherche d'une femme qu'il a jadis aimée. Expérience indicible proche de l'onirisme. Récit fantasmé, prétexte à un envoûtement formel. Mise en scène sensorielle et hypnotique. Figures nébuleuses incarnées avec conviction. (sortie en salle: 6 septembre 2019)
De retour dans sa ville natale du sud de la Chine pour régler la succession de son père, un détective raté se lance à la recherche d'une femme qu'il a jadis aimée. Expérience indicible proche de l'onirisme. Récit fantasmé, prétexte à un envoûtement formel. Mise en scène sensorielle et hypnotique. Figures nébuleuses incarnées avec conviction. (sortie en salle: 6 septembre 2019)
Une histoire si brumeuse qu'il est hasardeux de la résumer; une mise en scène dont l'envoûtement avoisine l'hypnose; un plan-séquence d'une heure, en 3D, qui clôt le tout avec une maestria fulgurante. Décidément, le second long métrage de Bi Gan partage beaucoup de choses avec son premier (KAILI BLUES). Aussi déroutant qu'ensorcelant, l'ensemble comporte les éléments caractéristiques du film noir: un homme, une femme, la nuit, la pluie, une quête, une enquête, le présent et le souvenir. Un film noir, toutefois, où le rêve se confondrait à la réalité, provoquant un état de transe onirique, renforcée par un traitement sensoriel et incantatoire. Quant aux interprètes, ils incarnent avec conviction des figures au carrefour du fantasme et de l'obsession. Si certains passages font craindre l'esbroufe ou le passage à vide, l'exercice impressionne par son pari - largement tenu - de fasciner grâce aux seules ressources du langage cinématographique.
Texte : Georges Privet