Fr. 2018. Film d'animation de Michel Ocelot . À Paris, en 1900, une orpheline originaire de la Nouvelle-Calédonie se lance avec un jeune livreur à la poursuite de sombres individus qui kidnappent des petites filles. Magnifique opus féministe, en hommage au Paris de la Belle Époque. Ensemble verbeux mais très dynamique. Animation de qualité supérieure, intercalant des photos d'époque. (sortie en salle: 21 décembre 2018)
À Paris, en 1900, une orpheline originaire de la Nouvelle-Calédonie se lance avec un jeune livreur à la poursuite de sombres individus qui kidnappent des petites filles. Magnifique opus féministe, en hommage au Paris de la Belle Époque. Ensemble verbeux mais très dynamique. Animation de qualité supérieure, intercalant des photos d'époque. (sortie en salle: 21 décembre 2018)
L'art et la manière de l'animateur français Michel Ocelot (KIRIKOU ET LA SORCIÈRE, PRINCES ET PRINCESSES) confinent au sublime. AZUR ET ASMAR en constituait jusqu'ici le plus formidable exemple. DILILI À PARIS pourrait lui disputer le statut. Cet opus magnifique rend hommage au Paris de la Belle Époque et à ses figures les plus marquantes. Emma Calvé, Marie Curie, Toulouse-Lautrec, Sarah Bernhardt, Érik Satie croisent en effet le chemin de la petite héroïne à la peau noire et à la robe blanche. Celle-ci n'est pas l'objet passif d'une quête initiatique, mais son moteur et son plus courageux élément. Le discours sur l'intolérance, jamais pesant, dénonce tant les courants de pensée conservateurs de l'Occident que l'oppression islamiste - celle-là évoquée subtilement au détour d'une scène qui n'aurait pas déplu à Marjane Satrapi (PERSEPOLIS). L'ensemble peut sembler verbeux et la narration, un brin désuète. Mais c'est sans compter sur le charme de la réalisation, qui intercale avec brio photos d'époque et animation traditionnelle de qualité supérieure. (Texte rédigé en octobre 2018, dans le cadre du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue)
Texte : Martin Bilodeau