É.-U. 2018. Drame policier de Karyn Kusama avec Nicole Kidman, Toby Kebbell, Tatiana Maslany. Pour résoudre un meurtre, une détective traumatisée doit retrouver les membres d'un gang criminel qu'elle avait infiltré dix-sept ans plus tôt. Polar puzzlesque audacieux et déroutant. Sensibilité scabreuse parfois excessive. Réalisation épousant le chaos intérieur de l'héroïne. N. Kidman stupéfiante dans un contre-emploi. (sortie en salle: 25 janvier 2019)
Pour résoudre un meurtre, une détective traumatisée doit retrouver les membres d'un gang criminel qu'elle avait infiltré dix-sept ans plus tôt. Polar puzzlesque audacieux et déroutant. Sensibilité scabreuse parfois excessive. Réalisation épousant le chaos intérieur de l'héroïne. N. Kidman stupéfiante dans un contre-emploi. (sortie en salle: 25 janvier 2019)
La première chose qui fascine dans ce film étrange, c'est la transformation très théâtrale (presque Kabuki) de Nicole Kidman, qui s'est donnée ici l'allure du Clint Eastwood des années 1990. Même silhouette longue et mince, même figure burinée, même voix monocorde. Portant ce visage comme un masque, la talentueuse comédienne incarne de manière stupéfiante une sorte de morte-vivante dont la vie semble s'être figée à la suite d'une mystérieuse tragédie. On aura compris que DESTROYER est un polar psychologique et existentiel audacieux, un puzzle narratif dont les pièces ne trouvent leur place qu'au dénouement, étonnamment satisfaisant. Captivant mais inégal, avec sa sensibilité scabreuse parfois excessive, l'ensemble dégage un trouble certain. Lequel est amplifié par la mise en scène impressionniste de Karyn Kusama (GIRLFIGHT), qui embrasse habilement le chaos intérieur de l'héroïne, ainsi que par une direction-photo et une musique tout aussi fracturées et dissonantes.
Texte : Georges Privet