Cor.S. 2018. Thriller de Lee Chang-dong avec Yoo Ah-in, Steven Yeun, Jeon Jong-seo. Au retour d'Afrique de sa petite amie, un aspirant écrivain la voit au bras d'un homme riche et de dix ans son aîné, dont le passe-temps est de brûler des serres abandonnées. Adaptation puissante d'une nouvelle de Haruki Murakami. Un certain flottement au premier tiers. Réalisation anxiogène. Plans minutieusement composés. Excellents trio d'interprètes. (sortie en salle: 7 décembre 2018)
Au retour d'Afrique de sa petite amie, un aspirant écrivain la voit au bras d'un homme riche et de dix ans son aîné, dont le passe-temps est de brûler des serres abandonnées. Adaptation puissante d'une nouvelle de Haruki Murakami. Un certain flottement au premier tiers. Réalisation anxiogène. Plans minutieusement composés. Excellents trio d'interprètes. (sortie en salle: 7 décembre 2018)
De la nouvelle "Les granges brûlées" du Japonais Haruki Murakami (LA BALLADE IMPOSSIBLE), Lee Chang-dong a tiré un thriller racé, qui brosse en filigrane un portrait lucide de la Corée contemporaine. On pense à l'univers de Patricia Highsmith devant ce récit tordu, fondé sur une révélation provocatrice qui devient obsédante pour le protagoniste manipulé. Naviguant imperceptiblement entre la fiction et la réalité, le film accuse toutefois un certain flottement au premier tiers. Mais dès la disparition de la fantasque Haemi, le rythme s'emballe et le traitement devient anxiogène. Absent des écrans depuis huit ans, le réalisateur de POETRY se montre toujours aussi talentueux dans la composition de ses plans et le maniement de la caméra. En apprenti écrivain dépassé par les événements, Yoo Ah-in fait montre d'une formidable intensité et Steven Yeun est suave à souhait dans le rôle de l'impénétrable séducteur. Au centre de ce triangle amoureux pervers, la sensuelle et exéburante Jeon Jong-seo est elle aussi excellente. (Texte rédigé en mai 2018, dans le cadre du Festival de Cannes - Compétition officielle)
Texte : Louis-Paul Rioux